Jim Fergus

Publié le 29 Décembre 2019

 

 

Écrivain des grands espaces, de la plaine du Mississippi aux hauts plateaux du Colorado, Jim Fergus découvre à ses 16 ans la culture cheyenne lors d’un voyage dans le Midwest en voiture avec ses parents, une mère française et un père américain . Marqué profondément par la culture amérindienne, il développe une fascination profonde pour l’état du Colorado, et ses espaces. Après le décès brutal de ses parents, il choisit cette région pour y faire ses études. Ce n’est cependant qu’à trente ans, après plusieurs années d’errance qu’il décide de s’y installer durablement, pour se consacrer à l’écriture.

 

Jim Fergus choisit ainsi la petite ville de Rand et ses 13 habitants comme point d’attache. Il se passionne alors pour la chasse, la marche et l’exploration de ces territoires sauvages. En observateur amoureux de la nature, il fait découvrir au lecteur des détails fins, et aiguise notre regard sur le monde : "s’il vous arrive de traverser une vaste et ancienne forêt de trembles et d’y regarder de près, vous remarquerez plusieurs choses : un, les hauts troncs élancés à l’écorce blanche qui ont survécu sont vraiment beaux. Ils ondulent avec grâce à la moindre brise et leur lourd feuillage cherche le soleil au sommet. Deux, beaucoup d’arbres sont en train de mourir. (...) Trois, rien d’autre ou presque ne pousse sur ce sol" (Extrait des Espaces Sauvages).

C’est au cours de ses longues promenades qu’il se prend aussi au jeu de l’écriture journalistique, et devient correspondant pour plusieurs magazines américains comme Newsweek, Esquire sportmen ou encore Outdoor Life. La rencontre de personnalités comme Jim Harrison et Robert Redford l’encourage finalement à proposer ses manuscrits de romans à des maisons d’édition.

Avec ses deux premiers romans, Mille Femmes Blanches et La Fille Sauvage, inspirés de faits historiques peu connus, Jim Fergus conquiert immédiatement le public américain et européen. Mille Femmes Blanches romance l’histoire de May Dodd, américaine de XIXe siècle offerte en gage de paix avec mille autres blanches au chef cheyenne Little Wolf. On retrouve dans le regard des personnages de Jim Fergus le respect et l’inébranlable admiration qu’il porte aux cultures amérindiennes, respectueuses de l’homme autant que de la nature. Marquée par son émerveillement adolescent, son écriture est une ode aux terres indiennes, à leur immensité indomptée et sauvage.

 

Dans nos rayons

 

 

Mille femmes blanches

Date de sortie  mai 2011 

En 1874, à Washington, le président Américain Grant accepte dans le plus grand secret, la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple Indien. Si quelques femmes se portent volontaire, la plupart viennent de pénitenciers et d’asiles de tous les États-Unis d’Amérique.

 

L’une d’entre elles, May Dodd apprend alors sa nouvelle vie de squaw et les rites inconnus des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tributs et les ravages provoqués par l’alcool. Aux cotés de femmes de toutes origines, May Dodd assiste à la lente agonie de son peuple d’adoption.

 

Jim Fergus s'est inspiré pour ce roman de faits réels : Little Wolf chef de la tribu cheyenne propose, en 1874, au président américain Grant, l'échange de mille chevaux contre mille femmes blanches. Ceci dans le seul but de favoriser l'intégration des indiens dans la société américaine. Mais, ce fut un tel scandale à l'époque que cet échange n'eut jamais lieu. L'auteur part de cette histoire pour envoyer May Dodd, l'héroïne de ce roman, ainsi que 999 autres femmes, presque toutes sorties d'asiles ou de pénitenciers, dans les grands espaces américains. May nous fait part de sa nouvelle vie à travers son journal, et nous entraine au coeur de cette société indienne qui vacille et décline peu à peu.
Un roman passionnant sur l'intégration, à l'heure où les coutumes communautaires sont mises à l'épreuve. Hormis les clichés sur May Dodd, l'héroïne «parfaite», Mille femmes blanches est un dépaysement total, une réflexion sur la lente agonie des tribus indiennes, une expérience humaine, et en arrière plan, une cruauté bouleversante de réalisme sur les aspects politiques de l'époque.

 

La Vengeance des mères

Date de sortie septembre 2016

1875. Dans le but de favoriser l’intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d’échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart « recrutées » de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.

 

Parmi elles, deux sœurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l’armée, refusent de rejoindre la « civilisation ». Après avoir trouvé refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie.

 

Avec cette aventure passionnante d’un petit groupe de femmes prises au milieu des guerres indiennes, Jim Fergus nous donne enfin la suite de Mille femmes blanches. Le miracle se produit à nouveau et cette épopée fabuleusement romanesque, véritable chant d’amour à la culture indienne et à la féminité, procure un incommensurable plaisir de lecture.

Pensé aussi bien comme une suite que comme un récit indépendant, La Vengeance des mères redonne vie à certains des personnages que les lecteurs de la première heure n'auront pu oublier, des inénarrables soeurs Kelly à l'odieux Jules Seminole, tout en nous offrant quelques saisissants nouveaux portraits de femmes, de l'intrépide Molly McGill, ancienne institutrice condamnée pour meurtre, à la chef de guerre amérindienne Pretty Nose, figure historique ayant combattu à Little Big Horn, dont la photographie reproduite en couverture fut une source d'inspiration majeure pour Jim Fergus...
Grand admirateur de la culture indienne, fervent défenseur de l'environnement à l'instar de ses compagnons de route Jim Harrison et Rick Bass, Jim Fergus ne pense pourtant pas ses romans comme un plaidoyer pour la cause indienne mais comme un moyen de faire connaître un pan essentiel de l'histoire des États-Unis, aujourd'hui encore passé sous silence dans les écoles, ignoré par une majorité d'Américains...

 

Les Amazones

Date de sortie  septembre 2019

1875. Dans le but de favoriser l'intégration, un chef cheyenne propose au président Grant d'échanger mille chevaux contre mille femmes blanches, afin de les marier à ses guerriers. Celles-ci, "recrutées" de force dans les pénitenciers et les asiles du pays, intègrent peu à peu le mode de vie des Indiens, au moment où commencent les grands massacres des tribus.

 

1876. Après la bataille de Little Big Horn, quelques survivantes décident de prendre les armes contre cette prétendue "civilisation" qui vole aux Indiens leurs terres, leur mode de vie, leur culture et leur histoire. Cette tribu fantôme de femmes rebelles va bientôt passer dans la clandestinité pour livrer une bataille implacable, qui se poursuivra de génération en génération.

 

Dans cet ultime volume de la trilogie Mille femmes blanches, Jim Fergus mèle avec une rare maestria la lutte des femmes et des Indiens face à l’oppression, depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Avec un sens toujours aussi fabuleux de l’épopée romanesque, il dresse des portraits de femmes aussi fortes qu’inoubliables.

 

 

Marie-Blanche

Date de sortie  mai 2012

Une inoubliable fresque familiale à travers un siècle et trois continents : l'auteur de Mille femmes blanches confirme son exceptionnel talent de conteur et nous offre un chef-d'oeuvre.

 

1995, région des Grands Lacs. Jim Fergus rend visite à sa grand-mère, Renée, 96 ans. Fille d'aristocrates français désargentés, mariée trois fois, celle-ci a connu un destin hors du commun, qui l'a menée de son petit village natal de la région de Senlis jusqu'aux États-Unis, en passant par les sables de l'Égypte. D'un caractère entier, froide et tyrannique, elle a brisé la vie de sa famille, en particulier celle de sa propre fille, Marie-Blanche, la mère de Jim. Pour essayer de la comprendre, et peut-être de lui pardonner, celui-ci va tenter de retracer son parcours.

En parallèle, à travers le journal intime de sa mère, l'écrivain nous fait entrer dans l'intimité de celle-ci. Internée en 1966 dans un asile de Lausanne, Marie-Blanche se souvient de sa vie, commencée comme un conte de fées mais qui prit peu à peu des allures de tragédie.

 

Jim Fergus s'inspire ici de son histoire personnelle pour nous offrir une saga familiale bouleversante. À la façon de Dalva, de Jim Harrison, il inscrit l'intime dans l'Histoire et nous présente d'inoubliables portraits de femmes dans la tourmente. On retrouve surtout dans cette fresque qui s'étend sur un siècle et trois continents toute la puissance romanesque de l'auteur de Mille femmes blanches associée à une force d'émotion rare.

 

Chrysis

Date de sortie  mai 2013

Paris, 1925. Gabrielle « Chrysis » Jungbluth, âgée de 18 ans, entre à l'atelier de peinture des élèves femmes de l'École des beaux-arts pour travailler sous la direction de Jacques Ferdinand Humbert, qui fut le professeur de Georges Braque. Exigeant, colérique, cet octogénaire, qui règne depuis un quart de siècle sur la seule école de peinture ouverte aux femmes, va vite réaliser que Chrysis n'est pas une élève ordinaire. Précoce, ardente et véritablement talentueuse, cet esprit libre et rebelle bouscule son milieu social et un monde de l'art où les hommes ont tous les privilèges. Elle va bientôt se perdre dans des plaisirs désinvoltes et devenir l'une des figures de la vie nocturne et émancipée du Montparnasse des Années folles. C'est là qu'elle va rencontrer Bogey Lambert, cow-boy américain sorti de la Légion étrangère, et vivre un amour fou.

 

Lié à l'oeuvre de Chrysis Jungbluth par une histoire personnelle qu'il nous conte en préambule, Jim Fergus a romancé ici plusieurs années de la vie de cette héroïne passionnée et passionnante, à une époque unique de l'histoire du XXe siècle, où tout semblait permis.

 

Rédigé par mediathequedenoyelles

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